THÉO DUBOIS EDUCATEUR CANIN PROFESSIONNEL

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Les chiens, ces grands incompris
Les chiens, ces grands incompris
Lorsque l’on me contacte, c’est pour un trouble comportemental, une envie de prendre un bon départ ou pour créer l’éducation d’un chien. C’est toujours avec grand plaisir que j’accompagne divers propriétaires canins et que je réponds à toutes leurs questions, interrogations. Je leur montre comment faire, les accompagne et les corrige afin qu’ils aient la meilleure gestuelle possible et apportent les bonnes réponses aux comportements de leur animal mais ce qui revient constamment lors de mes diagnostics est le manque de sortie de leur animal.
C’est une des sources de leur « désobéissance » ou de leurs mauvais comportements. Il est vrai que leur place en ville n’est pas vraiment bienvenue… Déjections, nuisances sonores, mauvaise attitude des maîtres…leur malvenue est liée aussi au manque de moyens dont nous disposons. Les parcs à chiens sont trop petits, les zones où ils sont tolérés viennent à disparaître… En plus de ce manque de structures beaucoup de personnes pensent que les sortir trois fois vingt minutes leur permet de se défouler, or cela est loin d’être suffisant.
J’entends bien qu’il n’est pas toujours facile de trouver la motivation pour sortir son chien après une longue journée de travail, d’avoir cette énergie constante tout au long de l’année pourtant nous la leur devons.
Nous même sommes mis sous pression temporelle, une pression qui s’accentue au fil du temps, mais que le chien n’a pas demandé à subir. Le chien est une espèce qui dans sa nature aspire à vivre dehors (hormis les races que l’homme a façonnées de toute pièce et encore...) et sans cela il devient fou. Cette « folie » s’exprimera sous différentes formes : TOC, plaies de léchages, agressivité, aboiements intempestifs, destructions et j’en passe. Cela parait évident pour certains maîtres et encore heureux ! mais bon nombre de propriétaires de chiens ne s’en rendent pas compte.
L’être humain a toujours modelé les races canines pour leur utilité.
Aujourd’hui on choisit un chien par esthétisme, très bien, mais il est également indispensable de se renseigner sur sa génétique car elle conditionne bon nombre de réflexes comportementaux (ex : les races primitives / de chasse) C’est d’ailleurs triste, à mes yeux, de constater que l’homme se sert du chien, le voit comme un outil, un faire valoir ou un moyen de combler un manque.
Sa place, son rôle auprès de nous est, pour certains, à revoir. Sans le savoir l’être humain crée ou renforce un déséquilibre qui ne permet pas au chien d’être stable.
Considérer un animal comme son enfant, attendre de lui qu’il comble un manque affectif ou le prendre pour une peluche est tout sauf l’aimer. Le chien a besoin aussi d’apprendre à être indépendant.
Il n’est pas bon de le surprotéger.
Nous trouvons chez les chiens une compagnie, un bien être, mais est-ce réciproque ? L’équilibre et le bien être des chiens dépend de la richesse des environnements qu’ils ont découvert, de tous les ces moments agréables qu’ils ont passé avec leur maître.
C’est cela qui construit une relation et une obéissance, pas uniquement les séances d’éducation et ce quelle que soit la méthode. Nos chiens ne sont-ils pas sous la pression d’un quotidien qui ne leur correspond pas et dont ils aimeraient se défaire ?
N’aimeraient-t-ils pas eux aussi être libres de nos contraintes ? qu’on les laisse un peu tranquilles ?
Le chien n’a pas demandé à venir dans nos foyers, nous les y avons mis, tout comme nous mettons en cage ceux que l’on « aime » (tous les animaux) pour ensuite les exhiber shootés aux tranquillisants dans des zoos ou aquariums..
Est ce que l’amour signifie posséder ? Est que la beauté des choses n’est justement pas lorsqu‘elles restent sauvages et vivantes ?
Accordons donc plus de vie à ceux qui nous accompagnent, pour qu’ils prennent leur place dans la nôtre. Ce n’est pas à sens unique.
Contacter un éducateur canin est une très bonne chose pour apprendre à mieux comprendre son animal, lui apprendre à obéir, rétablir un équilibre mais tous seront unanimes sur une chose, tous les chiens ont besoin de sortir !!
Commencez par là et vous verrez que bons nombres de désagréments disparaitront. Un modèle trop permissif où le chien n’a jamais de contrainte ni de cadre n’est pas sain tout comme n’est pas bon non plus un modèle où rien n’est toléré, où tout est exigé car les chiens y sont dans un stress permanent. Il n’y a rien de bon dans les extrêmes.
Le but est de trouver un équilibre bénéfique à tous et d’essayer de faire au mieux pour nous comme pour eux. Les refuges sont remplis de caprices de Noël, de manques d’investissement personnel ou encore d’excès de sévérité et tous ne seront pas « récupérables », certains y resteront un bon moment jusqu’à y être « piqués ». Une autre vision est possible encore faut-il le vouloir.
En ce qui concerne les chiens vivant en ville, on dit qu’ils seraient plus malheureux que ceux en campagne. Personnellement je trouve que c’est du pareil au même. Tout dépend du temps qu’on leur accorde. A la campagne, j’ai vu bon nombre de chiens en cage ou attachés au bout d’une longe devant la maison, ne profitant de la nature qu’en la regardant. Un chien, même avec un terrain de 10 hectares restera malheureux s’il y est seul. C’est un animal social qui se révèle et s’épanouit en notre compagnie et celle de ses congénères.
Sans cela il apprendra à vivre pour lui. Il est donc normal qu’il s’en aille découvrir le monde s’il n’est pas ou peu sollicité par les gens qui l’ont accueilli, normal qu’il se mette à tourner en rond dans un jardin qu’il ne quitte que quelques fois par mois.
Vous voulez comprendre votre chien ?
Tentez de voir le message qu’il cherche à vous faire passer, quel comportement met en lumière un mal-être…
Les éducateurs canins sont là pour vous aider à cela mais c’est un travail qu’il faudra faire ensemble et surtout continuer et entretenir par la suite !
Ce sera le début d’une solution !